Le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, s’est montré très pessimiste concernant la filière hydrogène en évoquant notamment les difficultés rencontrées par HYVIA, une coentreprise créée par Renault et Plug Power en 2021 dédiée à la mobilité hydrogène.
Lors de son lancement, HYVIA promettait de produire et vendre des véhicules utilitaires légers à piles à combustible, mettre en place des bornes de recharge, s’occuper de la fourniture d’hydrogène décarboné ou encore s’occuper de la maintenance et de la gestion de flottes.
Cependant, HYVIA a annoncé fin 2024 son placement en redressement judiciaire. Une procédure qui pourrait certainement aboutir à une liquidation.
Pendant trois ans, HYVIA, l’une des premières entreprises à investir et innover dans la mobilité hydrogène, a développé une offre, et ce dans un marché qui reste encore absent. Interpellé lors de son audition à l’Assemblée nationale cette semaine sur le développement de cette filière, le PDG du groupe Renault n’a pas caché que la situation est « très difficile » car il n’y a tout simplement « aucun marché ».
« Sur HYVIA, je pense que la situation est très difficile. En gros, il n’y a pas de marché de véhicules à hydrogène. » a affirmé Luca de Meo.
« Je vous donne un chiffre : la capacité d’électrolyse en France elle est à 30 mégawatts, c’est 0,5% de l’objectif qui était donné. Il n’y a pas d’infrastructure, et donc nous on se trouve dans la situation où on vend des voitures à perte malgré des soutiens très importants. »
« Dans le court terme, je ne vois pas comment l’hydrogène pourrait avoir un impact dans le transport léger et transport de passagers. »
« On va mettre de l’hydrogène potentiellement sur le Flexevan (attendu en 2026, ndlr) avec des batteries, et vous avez vu un concept car de Renault qui s’appelle Emblème dans lequel on mixe la batterie avec l’hydrogène. »
« Donc, on continue de faire ça, mais le Business Case il n’est pas du tout là…Les infrastructures, déjà on a des difficultés avec les infrastructures de l’électrique, mais alors là l’hydrogène pour nous c’est très compliqué. »
« Je pense que cela va partir des camions et sur les grands axes et ça va être peut-être utilisé pour faire de l’acier vert, mais je vois le truc arriver plus lentement que ce que l’on avait prévu. »