Des employés de l’usine Alpine à Viry-Chatillon où sont produits les moteurs de Formule 1, ont exhorté Renault à reconsidérer son projet d’abandonner la production de moteurs, alors que l’équipe Alpine en F1 semble se diriger vers un partenariat moteur avec Mercedes d’ici le début de la saison 2026.
L’usine de Viry-Chatillon, qui emploie plus de 300 salariés, fabrique les moteurs utilisés par l’équipe Alpine en F1 et développe depuis plusieurs mois la future unité de puissance qui devrait être utilisée à partir de 2026 en catégorie reine du sport automobile lorsque de nouvelles règles seront introduites.
Cependant, face au coût exorbitant lié au développement, à la production et à l’utilisation d’un moteur de Formule 1, Renault a décidé d’abandonner purement et simplement la construction de ses moteurs dans son usine de Viry et devrait selon toutes vraisemblances choisir une unité de puissance Mercedes à partir de 2026, l’équipe Alpine devenant ainsi cliente de la marque à l’étoile.
Dans un communiqué de presse, les salariés de l’usine de Viry-Chatillon accusent la direction de Renault de trahir 50 ans d’histoire en décidant de stopper le développement de ses propres moteurs, bien qu’aucune décision officielle n’a encore été prise.
Le communiqué des salariés de Viry, diffusé à l’occasion du Grand Prix des Pays-Bas qui se dispute ce week-end à Zandvoort, rappelle que le fondateur d’Alpine, Jean Redele, croyait en l’innovation et l’expertise française pour concourir au sommet du sport automobile.
« Voir l’équipe Alpine F1 se tourner aujourd’hui vers un moteur étranger serait une trahison de cette vision, marquant un abandon honteux de l’héritage de l’équipe et de 50 ans d’histoire et d’expertise en haute technologie. » peut-on lire dans ce communiqué.
« Nous ne comprenons pas ce qui justifie de démanteler l’entité d’élite qu’est l’usine de Viry-Châtillon et de trahir son héritage et son ADN en implantant un cœur Mercedes dans notre Alpine F1. »
« L’annonce de la fin du développement et de la production de groupes motopropulseurs français pour la Formule 1 est une absurdité. »
« Nous ne pouvons accepter qu’Alpine et le groupe Renault ternissent leur image, c’est pourquoi nous exhortons (Luca) de Meo (le directeur général de Renault) et son conseil d’administration à revenir sur cette décision. »
Briatore botte en touche
Interrogé sur le sujet, Flavio Briatore – nommé en juin dernier conseiller de Luca de Meo en F1 – a déclaré aux médias ce samedi qu’il n’avait aucune idée de la décision concernant le moteur Renault : « C’est la décision du président du groupe Renault, nous l’avons lu dans le journal comme vous. Je n’ai rien à dire à ce sujet. » a déclaré l’Italie, cité par l’agence de presse Reuters.
Depuis le début de la « crise », le constructeur Renault n’a pas encore communiqué de façon officielle, tandis que du côté de chez Mercedes, le patron de l’équipe du constructeur allemand, Toto Wolff, s’est dit pour sa part complétement ouvert à l’idée de fournir une unité de puissance à Alpine en Formule 1…