Au lendemain de l’annonce officielle de l’arrêt du programme moteur F1 en 2026 décidé par le groupe Renault, les représentants des salariés d’Alpine Racing à Viry-Châtillon ont publié un « avis défavorable » à la décision prise par le constructeur français.
Dans un communiqué publié ce mardi 1er octobre, le CSE (Comité Social et Economique) d’Alpine Racing déplore la décision de Renault Group de stopper la motorisation F1 en 2026 et pointe du doigt un choix entériné par Renault « qui souhaite réduire le risque financier autour de la F1, alors même qu’aucune étude sérieuse n’a été menée pour en évaluer l’impact sur les ventes futures et le prestige de la marque. »
« Les solutions de partenariat ont été écartées par le Groupe, alors qu’elles auraient permis de répondre à plusieurs objectifs : le maintien d’une activité de F1, la réduction des coûts de développement et d’exploitation, le maintien de toutes les compétences, la possibilité d’amener un moteur RE26 déjà en grande partie développé et prometteur jusqu’à la saison 2026. »
Concernant le lancement du centre Hypertech où les salariés de Viry-Châtillon travailleront dès les premiers jours sur les projets d’avenir du Groupe Renault et de la marque tout en gardant un fort ancrage dans le sport automobile, le CSE estime que le contenu, la pérennité du projet et les ressources allouées semblent à ce stade « imprécis ».
« Le contenu, les ressources et la pérennité des nouveaux projets que la direction souhaite apporter à Viry apparaissent encore très largement imprécis. » peut-on lire dans le communiqué.
« Le dimensionnement communiqué de la cellule de veille F1, (effectifs et budget) semble encore trop faibles, et remet en question le retour potentiel d’Alpine comme motoriste à terme. »
« L’histoire du site de Viry montre que des décisions contraires ont souvent été prises, et démontre l’importance de maintenir pour l’avenir des compétences hautement qualifiées afin de laisser la porte ouverte à un retour en F1 quand la règlementation et le contexte financier de l’actionnaire le rendront plus attractif. »
« Cette mise œuvre du projet scelle déjà les premières conséquences à très court terme (d’ici 3 mois) sur les emplois et la formation :
- Le site de Viry-Châtillon passera au 1er janvier de 500 à 334 emplois, avec la fin des contrats de nombreux Prestataires.
- La perte d’une centaine d’emplois indirects chez les principaux partenaires d’ici fin 2024.
- La fin du Concours d’Excellence Mécanique Alpine (CEMA) soutenu par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, portant de belles valeurs d’engagement en faveur de l’égalité des chances favorisant la mixité pour faire rayonner une filière de jeunes talents. »
« De manière générale, l’arrêt de la motorisation F1, le manque de maturité des projets apportés et la perte de confiance dans la direction font peser un risque majeur de départ des compétences critiques du site de Viry. »
« Malgré la tourmente de ces 2 derniers mois, l’équipe de Viry a continué de développer la puissance du moteur 2026 dont Alpine se prive. Cette décision à contrecourant fait passer Alpine à côté de son histoire sportive. »
« Pour toutes ces raisons, les représentants du personnel du CSE ont rendu à l’unanimité un avis défavorable au projet de transformation. Nous appelons les pouvoirs publics à défendre la pérennité de l’emploi sur le site de Viry-Châtillon. »