Alpine Endurance poursuit son apprentissage à Imola

Sept semaines après ses débuts en compétition au Qatar, Alpine découvrait un nouveau terrain de jeu avec les premiers tours de roues de l’A424 sur l’Autodromo Internazionale Enzo e Dino Ferrari d’Imola pour le deuxième rendez-vous du WEC le week-end dernier.

L’équipe mettait les trois séances d’essais à profit pour se lancer à la recherche des meilleurs réglages et compromis sur le tracé italien. Les 242 tours réalisés permettaient également à Alpine Endurance de faciliter l’intégration de Jules Gounon, présent ce week-end avec l’équipe afin de pallier l’absence de Ferdinand Habsburg durant sa convalescence.

Samedi, les qualifications étaient confiées à Paul-Loup Chatin et Nicolas Lapierre. Sous un ciel menaçant, les deux hommes relevaient le défi de la mise en température de leurs pneumatiques médiums, sur une piste en constante évolution. Coupés par un drapeau rouge dans leur tour le plus rapide à deux minutes de la fin de la session, les Alpine n°35 et n°36 devaient se contenter de la neuvième ligne sur la grille.

Le départ des 6 Heures d’Imola était donné avec Charles Milesi et Matthieu Vaxiviere au volant. Après les deux tours de formation, les deux Hypercars de la marque au A fléché étaient piégées dans le peloton. Bien parti en gagnant plusieurs places avant le premier virage, Matthieu Vaxiviere se retrouvait coincé dans un accrochage en chaîne avec l’Isotta Fraschini n°11, la Peugeot n°94 et la BMW n°15. Derrière eux, Charles Milesi devait traverser le bac à graviers de la première chicane pour les éviter et retrouvait la piste dans le trafic des LMGT3.

Durant l’intervention de la voiture de sécurité, l’efficacité des mécaniciens permettait de changer les blocs à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’une biellette de pince en moins de cinq minutes sur la n°36, afin de permettre à Matthieu Vaxiviere de repartir à trois tours des leaders. De son côté, Charles Milesi effaçait rapidement les LMGT3 pour recoller aux Hypercars après la relance avant de reporter une alerte sur la direction assistée, corrigée rapidement lors de son premier arrêt aux stands.

Quatorzième après cette entame riche en faits de course, Charles Milesi cédait le volant à Paul-Loup Chatin. Dix-huitième, Matthieu Vaxiviere transmettait le témoin à Mick Schumacher. Sur des stratégies pneumatiques différentes, les deux hommes accumulaient les tours permettant d’emmagasiner des informations essentielles sur la dégradation de leurs gommes avant de passer les pneus rainurés dès l’apparition de la pluie à deux heures de l’arrivée.

Appliqués face aux pièges de plus en plus nombreux, l’Allemand et le Français – auteur d’une sortie sans conséquence – étaient respectivement relayés par Nicolas Lapierre et Jules Gounon pour la dernière ligne droite. Sérieux pour ses débuts en prototype dans des conditions de piste difficiles, Jules Gounon ne commettait aucun faux-pas en slicks sur une piste séchante pour assurer la treizième place à son équipage. Derrière lui, Nicolas Lapierre consolidait les efforts de ses équipiers dans la voiture sœur avant un aquaplanage le contraignant à se contenter du seizième rang après un duel avec la Peugeot n°94.

«  Nous savions que ce serait une course difficile, notamment après les qualifications, où nous avons manqué un peu de réussite. C’était un nouveau terrain de jeu pour nous, mais aussi une configuration de circuit différente de tout ce que nous avions connu jusqu’alors. Le but était de poursuivre notre apprentissage. » a déclaré Philippe Sinault, Team Principal, le Team Principal d’Alpine Endurance.

« Nous avons perdu gros au départ. S’en est suivi d’une gestion de trafic, de conditions compliquées et de nombreux faits de course. Je tiens néanmoins à souligner la qualité d’adaptation de chaque pilote face à ces challenges. L’équipe a gardé une pensée pour Ferdinand tout le long du week-end, celui-ci ayant participé à distance aux débriefings des séances. »

« Je souligne aussi les beaux débuts de Jules tant dans le contexte de son arrivée, que de son entrée sur une piste piégeuse. Nous avons mis en exergue des points sur lesquels nous devons continuer à travailler pour la suite de la saison. »

« C’est une bonne chose et nos deux voitures ont à nouveau rallié l’arrivée. Nous avons désormais beaucoup de données à analyser dans les trois semaines avant Spa, qui arrive vite, donc nous ne relâcherons pas nos efforts pour poursuivre notre apprentissage et viser la montée en puissance avant les 24 Heures du Mans. »

À l’issue de ce week-end à Imola, Alpine pointe à la cinquième position du championnat du Monde d’Endurance Hypercar parmi les neuf constructeurs engagés avec deux points de retard sur BMW. Le prochain rendez-vous du calendrier aura lieu du 9 au 11 mai sur le Circuit de Spa-Francorchamps (Belgique), pour une nouvelle épreuve de six heures.

Championnat du Monde d’Endurance des constructeurs Hypercar
1. Porsche – 57 points
2. Toyota – 48 points
3. Ferrari – 31 points
4. BMW – 17 points
5. Alpine – 15 points