Bruno Mauduit, l’ancien responsable mise au point et exploitation des moteurs Renault F1 entre 1981 et 1999, se dit « triste » de voir que Renault a pris la décision de stopper le développement de son unité de puissance en Formule 1 à partir de 2026. Toutefois, cette décision annoncée ce lundi 30 septembre n’est pas une surprise pour lui.
Ce lundi, le groupe Renault a indiqué que les activités sur le site de Viry seront maintenues jusqu’à la fin de la saison 2025 hors développement du moteur de Formule 1. Cela signifie concrètement que le développement de l’unité de puissance 2026 pour l’équipe Alpine F1 est complètement stoppé, alors que l’on s’attend à ce qu’un partenariat technique avec Mercedes soit prochainement annoncé.
Ancien responsable mise au point et exploitation en Grand Prix des moteurs Renault F1, Bruno Mauduit n’a pas mâché ses mots et estime que ce qui arrive au site de Viry n’est finalement que le fruit de dix années de mauvaise gestion.
« Je m’y attendais à 99%, c’était décidé depuis le mois d’août. C’est bien dommage et triste pour toute l’histoire de Viry. » commente Bruno Mauduit dans les colonnes du journal l’Equipe.
« Cette décision n’est pas étonnante, elle est le fruit de dix ans de mauvaise gestion, de satisfaction de piètres résultats et du fait de n’avoir qu’une seule écurie. Et aujourd’hui, on n’a aucun argument pour continuer. On nous dit que le moteur 2026 est génial ? Il faut voir, on ne peut pas mettre ça en avant comme argument pour continuer. »
Ce qui a été fait depuis quelques années n’est pas suffisant. Et tout le monde est fautif.
« La seule chose qui parle, ce sont les résultats, et quand on n’en a pas, c’est difficile. C’est de pire en pire. Je n’étais pas très content il y a un, deux ans, mais là, c’est une agonie. »
« Il faut stopper l’hémorragie. Cette fermeture, c’est dramatique et triste. Mais il aurait fallu avoir d’autres écuries pour s’étalonner. Il aurait fallu provoquer plus au lieu d’attendre et se contenter des piètres résultats obtenus. »
« Il aurait fallu que les gens se rebellent à l’intérieur. J’espère qu’ils vont garder cet endroit, et puis ça peut changer très vite dans le monde du sport auto. Mais le socle est tout de même pas mal abîmé. »
« Il me reste tellement de souvenir de ma période là-bas. » insiste-t-il. « Des gais et des tristes. C’est un tout. Une succession de bons moments, tous les jours, qu’on soit sur piste ou à Viry. On tirait tous dans le même sens, c’était tellement facile de travailler ensemble. »
« On avait la satisfaction au quotidien de savoir que ce soir, on sera plus fort que le soir précédent. C’est ça qui était fort, c’était du bonheur. Ça s’est délité avec le temps. »
Quand je suis passé il y a deux ans, je leur ait dit en partant « vous avez cassé le jouet ».